Vacherin Mont-d'Or et autres dégustations
Les jours derniers, j'ai fait un petit tour au Brassus, en Suisse. Ce petit village est niché au coeur de la Vallée de Joux, berceau historique de la grande horlogerie suisse (on s'en fout) et du Vacherin Mont-d'Or (voilà qui est mieux). Ce fromage à pâte molle, produit et mûri dans le Jura vaudois, fait ici office de star locale. Il remplace même le Reblochon sur la tartiflette, c'est vous dire. Il s'agit d'une Appellation d'Origine Contrôlée que l'on déguste de septembre à avril.
Par - 8°C, je me suis donc rendue dans une minuscule laiterie du Brassus pour ramener cet odorant souvenir à Brad. J'ai eu un peu de mal à parler, au début, à cause du froid qui avait légèrement congelé mes joues. "Fait un peu froid, par chez vous !", ai-je lancé à Madame la laitière, qui a éclaté de rire avant de me répondre : "Mais vous avez beaucoup de chance, il fait chaud en ce moment ! D'habitude, en hiver, il fait -15 ou -20°C !". Ah bon.
Ceci étant, je n'ai pas eu à me plaindre de ces deux jours féériques. D'ailleurs, j'ai mangé (deux fois !) dans un excellent restaurant : celui de l'Hôtel des Horlogers Guignard*. Boulanger, pâtissier et restaurateur de renom, Philippe Guignard gère le volet gastronomique de l'hôtel d'une de main de maître. Il est l'auteur d'un livre de recettes, "Fête-le vous-même", que j'ai longuement feuilleté à l'hôtel et dans lequel j'ai chipé deux ou trois recettes. Je les testerai un de ces jours et vous en ferai part.
Au restaurant, la carte était alléchante. Je me suis laissée tenter, le premier jour, par des roulades de poulet au pomodoro et par un extraordinaire risotto aux légumes. Les grains de riz étaient croquants et onctueux à la fois, nappés d'une sauce incroyablement savoureuse. Complètement bouleversée par cette découverte, j'ai voulu goûter, le lendemain, le risotto aux champignons et aux sot-l'y-laisse de poulet, également très réussi.
J'ai ajouté à cela des ris de veau d'une finesse redoutable, préparés en feuilleté avec une fondue de poireaux, ainsi qu'un tartare de canette à la moutarde accompagné de graines germées : youpi ! Maintenant que j'ai mangé de ces illustres végétaux, je suis une vraie culino-bobo, en excellente santé de surcroît.
Côté desserts, la crème brûlée au miel était somptueuse et la mousse choco-passion renversante.
En guise de boisson, nos hôtes nous ont conseillé de goûter un vin suisse :
Domaine du Plessis, Vufflens-le-Château, 2004. C'était un Pinot noir
plutôt sympa. En sortant du restaurant, le premier jour, je me suis écriée : "Mais nom d'une pipe en bois ! Je suis bien trop frileuse ! La Suisse est en réalité un pays tropical !" J'ai eu un peu de mal à me concentrer sur mon travail cet après-midi là, allez savoir pourquoi.
Je suis rentrée hier soir dans le Sud de la France, toute surprise de voir des chiffres positifs s'afficher sur le thermomètre de ma voiture. Il était plus de 20 heures mais bizarrement, je n'avais pas très faim et nous n'avons pas mangé le Vacherin Mont-d'Or.
Brad était tout de même comblé par le cadeau fort romantique que je lui avais ramené, tout à fait à-propos durant ce mois de Saint-Valentin. Madame la laitière me l'avait gentiment mis sous vide pour ne pas qu'il m'incommode durant les cinq heures de route qui m'attendaient. Je pense que nous le dégusterons fondu sur des pommes de terre en robe des champs, comme c'est suggéré ici (hmmmmm). Je vous en donnerai des nouvelles. En attendant, je vous souhaite une bonne soirée.
* Route de France 8, 1348 Le Brassus.