Gaspacho sans ail pour desperate housewives
Et bien voilà : ce n'est donc pas ce week-end que nos héros nationaux iront rejoindre leurs épouses et leurs enfants dans leurs maisons tropéziennes à 3 milliards de dollards. Le coup aurait été trop dur : se retrouver à glander avec sa famille dans un endroit de rêve avec piscine à débordement, alors qu'il fait 35 degrés à l'ombre et qu'on pourrait être dans un dortoir viril à bouffer des purées protéïnées, c'est l'horreur, on est tous d'accord.
En cette journée d'exaltation nationale, j'ai tout de même une pensée émue pour les Espagnoles du collectif "Pour une Espagne sans football" qui, lors du prochain match, soutiendront sans doute nos coqs bleu-blanc-rouge. "Les nuits romantiques sont remplacées par des hurlements idiots à propos de vingt-deux hommes qui n’ont rien trouvé de mieux à faire que de courir d’un bout à l’autre d'un terrain, en donnant des coups de pied à un ballon", déplorent-elles. Pour rétablir un peu d'équilibre dans leurs foyers dévastés, elles exigent le monopole de la télécommande, un service irréprochable de petit-déjeuners au lit et un après-midi de shopping par but marqué : des compensations très honorables, en somme.
Il y a huit ans, la France entière s'époumonait sur les paroles de "I will survive" de Gloria Gaynor et, naïvement, la plupart des gens ont pris cela pour un chant de soutien à l'équipe de France. Or, il n'en était rien ! Allez lire Laurange et vous comprendrez. En 1998, les Françaises hurlaient tout simplement à leurs maris, en substance : "Je survivrai à cette terrible dégénérescence maritale et je me vengerai : tu ne boufferas plus de lardons ni de crème fraîche pendant six mois et je regarderai chaque épisode, sans exception, de Plus belle la vie".
Tenez, même Brad, qui n'est absolument pas amateur de foot, a passé la soirée d'hier à me répéter "Je te jure, l'arbitre a été corrompu" puis, à la fin du match, il a exigé que l'on accroche un poster géant de Thierry Henry dans notre chambre.
Alors en hommage aux épouses espagnoles délaissées, voici une recette de gaspacho à déguster entre copines pendant que les mecs, eux, matent la télé en se remontant les bijoux de famille (les mecs font toujours ça quand ils regardent le foot).
Ce gaspacho ne contient pas d'ail, détail salvateur lorsque l'on veut danser en boîte de nuit jusqu'au petit matin.
Gaspacho sans ail
- 1 kilo de tomates mûres
- 1 petit concombre
- la moitié d'un poivron vert
- 1 oignon doux
- huile d'olive
- sel et poivre.
Mettre les ingrédients dans un saladier et les mixer finement grâce à un mixeur plongeant, jusqu'à ce que le mélange soit très onctueux, presque crémeux.
Servir bien frais.
On peut ajouter à cette base de la coriandre, du cumin, du persil, de la feta...